Cours Néphrologie PDF

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L’interrogatoire précise l’importance des troubles mictionnels. Ceux-ci sont caractérisés par : – une anomalie de la fréquence des mictions avec apparition d’une pollakiurie (mictions fréquentes) diurne et nocturne ; – une impériosité des mictions qui ne peuvent être longtemps différées dès lors qu’apparaît la première envie. Parfois survient une incontinence dite par impériosité si le patient ne trouve rapidement la possibilité d’uriner ; – une dysurie définie par une douleur ou une gêne à la miction. Elle se traduit essentiellement par une diminution de la force du jet, un allongement du temps de miction avec un retard au démarrage et souvent une miction en plusieurs temps avec une dispersion du jet et une impression de miction incomplète. La fin de la miction s’accompagne souvent d’une petite perte d’urine (gouttes retardataires). Ces troubles mictionnels surviennent de façon progressive et sont variables dans le temps, certains symptômes pouvant disparaître et réapparaître sans cause apparente. Ils constituent donc la symptomatologie habituelle révélatrice de l’adénome prostatique. Bien que non réellement spécifiques, ils sont suffisamment évocateurs pour imposer un examen clinique de la prostate et se poser la question de l’existence d’une hypertrophie bénigne de la prostate. D’autres symptômes peuvent être révélateurs mais sont moins habituels. Il peut s’agir : – d’une rétention aiguë d’urines imposant un traitement immédiat par cathétérisme évacuateur de la vessie (sonde transurétrale ou cathéter sus-pubien) ; – d’une rétention chronique, conséquence d’une asystolie vésicale, caractérisée par un globe vésical parfois pris pour une tumeur hypogastrique, souvent associée à des mictions dites par regorgement à l’origine d’une incontinence urinaire ; – d’une infection urinaire pouvant prendre le caractère d’une prostatite (adénomite) ; – d’une hématurie initiale ou terminale qui n’étant pas spécifique, impose dans tous les cas de rechercher sa cause ; – éventuellement, d’une dysfonction sexuelle, le patient associant troubles mictionnels et troubles sexuels. Il importe ensuite de rechercher l’existence de la prise de médicaments pouvant affecter la miction (β-bloquants, diurétiques, médicaments psychotropes), ainsi que des maladies pouvant affecter la miction (diabète, insuffisance rénale…). L’interrogatoire est enfin complété par la recherche d’antécédents familiaux d’hypertrophie bénigne de la prostate et surtout de cancer de la prostate.


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